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photos et vidéos de soldats sur le terrain. ce blog n'a pas pour but de glorifié la guerre.
 
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 corps expéditionnaire (occidentale) en russie

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otomo68
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otomo68


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MessageSujet: corps expéditionnaire (occidentale) en russie   corps expéditionnaire (occidentale) en russie EmptyJeu 8 Avr - 0:55

En 1918, les bolcheviques menés par Lénine se battaient pour conserver le pouvoir contre les forces « blanches » représentant la dynastie des Romanov récemment déposée et d'autres forces conservatrices et nationalistes.
Les anciens alliés de la Russie tsariste envoyèrent des troupes dans le nord de la Russie, aux environs de Murmansk et d'Arkhangelsk pour soutenir les « Blancs », pour surveiller les approvisionnements qui avaient été précédemment envoyés au gouvernement tsariste et pour aider à la réouverture d'un front oriental contre les puissances centrales.
L'intervention des Alliés en Sibérie fut de courte durée et, en fin de compte, constitua un échec. Dans la plupart des secteurs, les forces plus nombreuses et extrêmement motivées des « Rouges » parvinrent progressivement à l'emporter sur les « Blancs » désorganisés et mal commandés, alors que les gouvernements occidentaux, las de la guerre, perdaient tout intérêt dans le combat et ramenaient leurs troupes au pays.
source: http://www.museedelaguerre.ca/cwm/exhibitions/guerre/siberian-force-f.aspx


Citation :
COMMENT FINIT LA GUERRE EN EXTRÈME-ORIENT

BATAILLON COLONIAL FRANÇAIS DE SIBÉRIE

Extraits de la thèse du colonel Boulié, lieutenant au 16° R.I.C. en 1918
et de la causerie-débat de M. Borde, marsouin au 9° R.I.Ma. en 1961

1918

Le 3 mars 1918, un traité de paix, séparée des Alliés, est signé à Brest-Litovsk entre l’Allemagne et la Russie des bolcheviks.
Cette paix séparée, libérant les Empires Centraux sur leur flanc oriental, a pour conséquence immédiate l'envoi de plusieurs dizaines de divisions allemandes dans les tranchées du front occidental, principalement face à nos valeureux Poilus.
Ces divisions permettront l’offensive allemande de la 2° bataille de la Marne que Ludendorff et Hindenbourg préparent pour le printemps. En effet, l’Allemagne va aligner 192 divisions, soit 20 de plus que les Alliés.
Dés ce moment, l’idée d’un appui aux forces antibolcheviks, éventuellement suivi d’une intervention militaire directe des Alliés, commence à faire son chemin.
Dans le secret des états-majors à Hanoi, certains bruits d’ambassades ou de courriers étrangers ne sont pas aussi apaisant que ceux que l’on entend dans les salons ou les restaurants huppés de la capitale du Tonkin. Les nouvelles de Sibérie et surtout de la Russie font craindre des mouvements révolutionnaires.
C’est pourquoi en ce début de juillet, la citadelle s’agite. Des ordres sont arrivés depuis peu de temps de Paris. L’état-major se prépare à envoyer quelques éléments vers des contrées où il n’a pas l’habitude d’opérer.
Le régiment de Hanoï, le 9° Régiment d’Infanterie Colonial, est mis en alerte.
Le chef de bataillon Mallet est désigné pour commander les premières forces françaises pour la Sibérie. Il forme un groupement en prenant sous ses ordres deux compagnies et deux sections de mitrailleuses du 9° R.I.C.. Une fois prêt, le bataillon se met en mouvement pour le port de Haïphong.
Le 4 août, le vapeur français fait de nouveau escale en Chine, à Takou, et embarque deux compagnies du 16° R.I.C. et une compagnie du 3° Zouaves. Ces trois compagnies forment groupement et sont commandée par le capitaine Feneurstein. Ces éléments sont également incorporés au bataillon du 9° Régiment d’Infanterie Colonial. Cela double les effectifs français.
Le jour même, le vapeur “André Lebon” lève l’ancre et se dirige maintenant droit sur la Sibérie.
Dans la nuit finissante, le vapeur “André Lebon” arrive en vue de Vladivostok. Ce 9 août à 6 heures du matin, il accoste et se met à quai. Peu après, c’est une force de 1136 hommes exactement, sous commandement du chef de bataillon Mallet, que l’on voit descendre la passerelle du vapeur “André Lebon”. Le rassemblement se fait sur les quais.
Le Bataillon Colonial Français de Siberie est ainsi composé.
A l’État-major du B.C.S. le Chef de bataillon Mallet a comme adjoint le capitaine Dunant, un officier adjoint le lieutenant Tosse, puis les médecins-major Jouvelet et Guerneray.
Les compagnies de combats du 2/9° R.I.C. se composent des 2 compagnies. La 6° compagnie, forte de 228 (229?) marsouins, commandé par le lieutenant Deseille et la 8° compagnie, forte de 226 (228?) marsouins, commandé par le capitaine Schill qui a pour adjoint le lieutenant Rivette, à ces deux compagnies s’ajoutent les 2 sections de mitrailleuses. Parmi les marsouins du 2/9° R.I.C., on compte 277 tirailleurs tonkinois.
Les compagnies de combats du 16° R.I.C. se composent des 2 compagnies. La 8° compagnie, forte de 230 marsouins, commandé par le capitaine Feneurstein, qui a pour adjoints les lieutenants Fumk et Brauenstein et la 11° compagnie, forte de 230 marsouins, commandé par le capitaine de Vaux, avec pour adjoints les lieutenants Basail et Seguinel.
Le 5° Zouaves fournit sa 5° compagnie, forte de 202 zouaves, commandée par le capitaine Pauzon qui a pour adjoints les lieutenants Gadars et Bies et le sous-lieutenant Jeffrey.
Les marsouins du 16° Régiment d’Infanterie Colonial, sous les ordres du capitaine Feneurstein, sont originaires d’Alsace et de Lorraine.
En effet, il y avait une forte proportions d’alsaciens et lorrains dans les régiments coloniaux. Une des raisons à cela est que le ministère de la Guerre les éloignait du front français, leur évitant ainsi de tomber dans les mains des armées allemandes qui les déclaraient “déserteur” et les fusillaient aussitôt.
A peine rassemblé, le bataillon colonial français reçoit l’ordre de rejoindre le front de l’Oussourik (Oussouri?) à Kraïevsky, où sont déjà positionné des éléments alliés et Blancs de Sibérie. Le commandant Mallet divise ses troupes en deux groupes:
=> le premier aux ordres du capitaine Schill avec les 2 compagnies du 9° R.I.C. et les deux sections de mitrailleuses,
=> le second aux ordres du capitaine Feneurstein avec les deux compagnie du 16° R.I.C. et celle du 3° Zouaves.
Aprés le repas de midi, les marsouins du B.C.F.S. sont regroupés et en rangs se dirigent vers la gare de Vladivostok en traversant la ville.
Arrivés à la gare de chemin de fer, les deux groupes du bataillon colonial grimpent dans les wagons et partent vers leurs positions, mais dans deux trains différents. Le groupe Schill part pour la ville de Doukovskoïe, près de Kraïevsky, afin de stopper l’avance bolchevik. Peu après, le groupe Feneurstein le rejoint et ensemble partent vers leurs secteurs attribués.
Les positions sont atteintes le 13, où sont déjà positionné des éléments alliés et où la manœuvre générale doit s’articuler autour de la voie ferrée à Doukovskoïe.
Mais est-ce un accueil folklorique local? Dés leur arrivée sur le front, les marsouins subissent immédiatement des tirs bolcheviks. En fait, le bataillon subit son épreuve du feu courageusement, mais sans perte.
Les forces américaines et japonaises atteindront, à elles deux, prés de 25 000 hommes. La seule force militaire est donc constituée part ces troupes, elles pourraient constituer la force de frappe des Alliés. Mais les japonais ne frapperont jamais en opération de guerre, hormis près de Kraïevsky, et les américains resteront toujours “l’arme au pied” à Vladivostok !!
Devant l’importance de cette force alliée débarquant en Sibérie, les bolcheviks réagissent. Du 15 au 20 août, de violentes attaques bolcheviks sont lancées contre les troupes françaises. Le bataillon français subit des tirs d’artillerie, entrecoupés d’escarmouches et de manœuvres dilatoires, voulant peut-être dissuader les marsouins.
Cependant une nuit, un coup de main bolchevik sur le poste de commandement russe, qui sont des cosaques du Tsar et gardé entre autres par une douzaine de français, provoque la disparition de 4 Zouaves.
L’été sibérien est difficile pour les européens. Les moustiques pullulent, l’eau et la nourriture ne sont pas de très bonne qualité. Depuis leur départ d’Indochine, les hommes ne se sont pas encore habitué au climat du nord-est de la Sibérie, certains n’ont pas retrouvé de forces. A Doukovskoïe, Vultury René, un de nos marsouins atteint par la maladie, succombe le 20 août 1918.
Ce même jour, les Rouges lancent une violente offensive sur Vladivostok avec 30 000 hommes, dont des prisonniers allemands, appuyé par cinq trains blindés.
L’avant-garde de cette offensive bolchevik se heurte, près de Kraïevsky, à une force de quatre mille hommes commandée par le colonel Pichon, comprenant 4 bataillons tchèques, le bataillon français, positionné dans la ville de Doukovskoïe, un fort détachement de cosaques et un bataillon anglais qui vient de les rejoindre.
A quelques kilomètres en arrière, le général Oï commande une force japonaise très importante qui ne bouge pas.
Le combat qui s’engage est très dur. Usant de leur supériorité numérique, les Rouges essaient d’enfoncer le centre du front allié. Devant sa résistance, les bolcheviks tentent le débordement en enfonçant l’aile droite du dispositif allié.
Curieusement, pendant toute cette journée de combats et malgré les demandes du colonel Pichon, les forces japonaises restent “l’arme au pied” à quelques kilomètres en arrière, refusant d’intervenir.
Le 25° Bataillon Middlesex Regiment est assailli par des forces trop importantes et pli sous l’attaque. Le colonel Pichon doit ordonner la retraite générale sur les lisières de Doukovskoïe, la position de rechange.
Les éléments alliés s’étant repliés sur leur ligne, les japonais se trouvent au contact le 21 août. Commence alors une résistance passive entre les belligérants durant trois jours, comme s’ils reprenaient des forces avant l’assaut.
Dans la soirée du 22, un coup de main des marsouins permet de faire des prisonniers. Un des bolcheviks informe le commandant Mallet de l'imminence d’une attaque avec des forces évaluées à 4 500 hommes.
Celle-ci se déclenche le 23 août à 5 h 00 du matin. Le groupe Schill, positionné à l’avant du dispositif, reçoit la première vague d’assaut. Même avertit, il est évident qu’il ne pourra tenir longtemps, sa position de pointe le rend vulnérable. Ordre lui est donné de se replier sur les lisières de Doukovskoïe. Là, le bataillon a ordre de tenir coûte que coûte, ce qu’il exécute avec courage.
Regroupés, les marsouins du B.C.S. résistent courageusement. Ils multiplient les contre-attaques malgré de lourdes pertes. Le front ne faiblit pas.
Le colonel Pichon, commandant du Corps Expéditionnaire Alliés, ordonne au général Oï d’engager immédiatement ses troupes pour brisé l’offensive ennemi. Le 24, les forces alliées, enfin soutenues par les japonais, passent à une contre-attaque générale et mettent en fuite les forces de l’Armée Rouge.
Ce sera la seule opération militaire où les forces militaires japonaises s’engageront et combattront vraiment en Sibérie!!
Le bilan de ces combats est de 300 morts pour les japonais. Les forces britanniques sont sortis indemnes de ces dures journées.
Le soir, le commandant Mallet compte ses hommes. Les pertes ont été très lourdes. Les marsouins Le Floch Louis et Moiraud Félix tués, quinze marsouins ont été blessés plus ou moins gravement.
L’affaire étant terminée, le détachement français est relevé et se tient en arrière des lignes.
Au début septembre à Doukovskoïe, le bataillon français doit se séparé des tirailleurs tonkinois. Ceux-ci sont regroupés en une compagnie et rejoignent Vladivostok. Ils ont pour mission de garder la zone maritime de Vladivostok où arrivent les détachements alliés, les approvisionnements et matériels nécessaire à ceux-ci.
Une bonne nouvelle arrive au B.C.F.S., des renforts sont annoncés et doivent les rejoindre.
Cependant, Tchèques et Blancs sont contraints d’abandonner Samara, capitale du Kamoutch. Leur retraite semble une déroute. Malgré l’avance des armées bolcheviks, les troupes russes et alliés se dirigent en direction de l’ouest sibérien.
Quelques éléments du bataillon français vont se joindre à eux avec les renforts annoncés. Le 9 octobre, ces renforts français arrivent à Vladivostok. A peine débarqués, ils rejoignent les troupes du B.C.F.S. à Doukovskoïe. Il s’agit d’une batterie d’artillerie, forte de 175 hommes, et détachée des 4° et 5° Régiment d’Artillerie Colonial venant de Chine, comme les précédents détachements arrivés en juillet.
Aussitôt réunies, ces troupes se dirigent vers l’ouest par voie ferrée. Du fait des contraintes dû à l’état du chemin de fer sibérien et surtout liées aux événements, ce voyage va durer de plusieurs semaines au lieu d’une dizaine de jours. Le Transsibérien traverse Kharbine, Tchita, Irkoutsk, Krasnoïarki, Tomsk, Omsk, Tchelyabinsk et atteint Ourfa.
Durant le long voyage du bataillon français un incident malheureux se produit le 2 novembre 1918. Au cours d’un arrêt dans la petite ville de Blelia, un convoi de munitions explose tuant trois Zouaves parmi nos soldats.
Repartant tant bien que mal, le train continu sa route et va atteindre Ourfa trois semaines plus tard, sans combat.
Mais entre-temps, en Europe les forces alliées ont repoussées les allemands qui demandent l’arrêt immédiat des hostilités. La guerre est gagnée, les poilus ont vaincu aprés quatre années de très durs combats.
11 novembre 1918
L’Armistice est signé entre les Alliés et les puissances de l’Axe.
52 mois de guerre, de combats acharnés et ininterrompus. 1 380 000 morts, 3 500 000 blessés, une ou plusieurs fois, dont 650 000 amputés ou définitivement handicapés.
Mais l’armistice n’est pas la paix. L’état de guerre des forces militaires françaises est maintenu par le gouvernement de Georges Clemenceau jusqu’à la signature d’un traité de paix.
L’Armistice du 11 novembre 1918 annule le traité de Brest-Litovsk signé le 3 mars 1918 entre les puissances de l’Axe et les bolcheviks. Les Alliés vont se réunir pour de long mois de pourparlers afin d’établir les conditions de paix et établir la carte de la nouvelle Europe en créant de nouveaux états qui exigent leur indépendance.
L’arrêt des combats sur le sol français, à partir de ce 18 novembre, permet la libération et l’évacuation de 500 000 hommes de troupes allemandes des territoires russes. C’est le début de la retraite de ces forces encore présentes au Caucase, en Ukraine, en Pologne et dans les Pays Baltes.
De ce fait, les forces bolcheviks sont libre de tout danger à l’Ouest, elles peuvent se tourner contre les Armées Blanches ou Alliées des fronts du Nord et du Sud de la Russie, ainsi que de l’Oural et de Sibérie.
Le 21 novembre le bataillon français arrive à Ourfa sans avoir eu à combattre. Peu après, l’ensemble des forces françaises en Sibérie prend officiellement le nom de: “Bataillon Colonial de Sibérie”. Il prend garnison dans la ville où il y restera deux mois environ.
Dans la lointaine ville de Ourfa, en cette veille de Noël 1918, la température descend au dessous des - 40 degrés.
En effet, l’hiver de 1918/1919 est l’un des plus rudes que l’on est connu depuis longtemps. Au plus fort de cet hiver sibérien, les jours passent par des températures normale qui “montent” à moins 20, mais les nuits, elles descendent et dépassent allègrement les moins 50 degrés. Malgré cet ennemi mortel, supplémentaire et incontournable, le bataillon français remplit cependant toutes les missions qui lui sont dévolu avec un grand courage et sans défaillance aucune.
Bien loin des douceurs climatiques indochinoises dont les marsouins étaient habitués...
Le Bataillon Colonial de Sibérie quitte Ourfa et, revenant vers l’Est, prend garnison dans la ville de Tchelyabinsk le 11 janvier 1919. Durant son stationnement, 6 officiers et 543 sous-officiers et marsouins sont démobilisés et quittent le Bataillon Colonial de Sibérie pour l’Indochine.
Amputé de la moitié de ses hommes, le bataillon français n’en poursuit pas moins ses missions. En plus des missions d’escortes, les marsouins prennent en charge et instruisent au métier des armes les volontaires des armées blanches.
Il semble que le bataillon français, ou ce qu’il en reste, quitte la garnison de Tchelyabinsk le 3 mars 1919 pour embarquer à bord de trains ou convois ferroviaires.
Il a pour mission l’escorte de convois d’armes et de munitions sur le Transsibérien, dans la partie occidentale de la Sibérie, de Tchelyabinsk à Ourfa et Penza. Ces missions sont extrêmement dangereuses, car les convois sont dirigés par des employés russes, polonais ou sibériens, rouges ou blancs, sous la surveillance de la Légion Tchèque. Quant on connaît le rude climat sibérien et ajouter à la longueur de cette voie ferrée à travers tout un continent, on ne peut qu’imaginer les difficultés.
Par suite du manque de routes et l’immensité de la Sibérie, les trains servent à l'approvisionnement de tous, des Alliés, des Armées Blanches de l’amiral Koltchak, de la Légion Tchèque et des divers mouvements antibolcheviks. Dans cette Sibérie livrée au chaos et à l’anarchie, il y a toutes sortes de personnages qui profitent de cette situation pour organiser des trafics de devises, d’immenses trafics de denrées alimentaires et surtout trafics d’armes et de munitions que tous le monde convoite.
Il faut prendre en compte les trains entiers de biens le plus souvent pillés dans les villes et villages aux cours des avances ou reculs des belligérants et qui sont acheminés vers Vladivostok en priorité, et souvent aux détriments des convois de munitions qui font tant défauts aux troupes au contact des bolcheviks.
Dans ce tourbillon de l’histoire et loin de toute civilisation, le plus fort fait la loi et l’emporte. D’où les difficultés multipliées par les attaques de convois par des forces bolcheviks et autres groupuscules locaux sans foi ni loi. Malgré tout ces paramètres, les missions du bataillon français sont fermement mais correctement remplies.
Durant cette période très difficile, une décision des autorités françaises décide de la dissolution du “Bataillon Colonial de Sibérie”.
Cependant les troubles graves, les longues distances, les difficultés de communications, les déplacements continuels empêchent l’annonce de cette décision. Dans l’ignorance de cette nouvelle, le bataillon colonial continue fidèlement sa mission.
Dans cet enfer russe, ce chaudron du diable, une bonne nouvelle atteint finalement les marsouins du bataillon dans ce pays en désarroi.
Le “Bataillon Colonial de Sibérie”, qui maintient son nom, par ordre du ministre de la guerre en date du 30 avril 1919 obtient une Citation à l’Ordre de l’Armée.
Cette distinction remonte le moral des marsouins. Cela démontre leur bravoure, leur courage, leur discipline et la fidélité au cours des multiples missions en milieu hostile et dans des conditions militaires et politiques très difficiles. Les marsouins n’en poursuivent pas moins leurs missions avec le même courage et conscience.
Sept semaines après son attribution, la citation du “Bataillon Colonial de Sibérie” est insérée au J.O.R.F. le 24 juin 1919. Le fanion du Bataillon Colonial de Sibérie porte désormais les dates de cette campagne en Extrême-Orient issue de la Grande Guerre: “1914-1919”.
28 juin 1919
Versailles. Dans la même galerie des Glaces qui a vu la naissance de l’empire germanique du Kaiser Guillaume I, les Alliés et les plénipotentiaires allemands signent un traité de paix.
Ce traité met fin officiellement à un situation de conflit armé entre la France et l’Allemagne. Il met fin de “l’état de guerre” des armées françaises qui a duré de la mobilisation le 2 août 1914 à ce 28 juin 1919. La suppression de l’état de guerre va permettre la libération de nombreux poilus encore sous les armes.
En Sibérie, le colonel Pichon quitte le commandement du Corps Expéditionnaire Allié après la signature du traité de Paix de Versailles.
En Crimée, les combats ne cessent pas. Les armées blanches exercent une forte pression sur les bolcheviks, ceux-ci reculent de toutes parts. Le 30 juin, les armées blanches placées sous les ordres du général Wrangler s’emparent de Tsaritsyne.
Par contre, la situation militaire se dégrade de plus en plus rapidement en Sibérie à partir de juillet. Les Rouges ont réoccupé tout l’Oural et les armées blanches sibériennes donnent des signes de désagrégation de plus en plus évidents.
Afin d’éviter de tomber sur des forces très importantes et ne pouvant compter sur les armées blanches, le Bataillon Colonial de Sibérie reçoit l’ordre de se replier sur Vladivostok le 15 juillet. Le voyage s’annonce long et périlleux comme à l’habitude, très pénible car chaotique et plein de péripéties et qui va durer deux longs mois au lieu d’une quinzaine de jours. Mais cela ne rebute pas nos marsouins qui en ont vu bien d’autres depuis une année terrible.
Après plusieurs semaines d’un long voyage, la ville de Vladivostok est enfin atteinte le 14 septembre. Retiré du front extrême-oriental, le Bataillon Colonial de Sibérie ne serra plus engagé militairement. Retrouvant un peu de calme, il prend garnison dans le grand port sibérien, retrouvant ainsi les quelques tirailleurs tonkinois encore là. Il y demeurera jusqu’au milieu de l’hiver 1919/1920.
Dans le courant du mois d’octobre, l’avance bolchevik est devenue décisive, Omsk est menacé directement par la 27° division de l’Armée Rouge.
Les Missions Militaires alliées commencent leurs préparatifs d’évacuations. A la fin de ce mois, toutes ont déjà abandonnées la ville de Omsk, prenant la direction de l’Est, alors que les bolcheviks sont déjà arrivé à moins de 60 kilomètres de la ville.
En Sibérie, une tragédie s’annonce. C’est le début d’une véritable débâcle des armées de l’amiral Koltchak.
Devant la tournure rapide des événements en Russie, les Alliés commencent à évacuer leurs troupes de la Sibérie. Durant plusieurs semaines, des trains rapatrient progressivement des détachements de russes blancs, britanniques et autres vers Vladivostok.
Dans un froid glacial, que l’on ne connaît que dans les hivers sibériens, le bataillon colonial français embarque sur un vapeur le 14 février 1920. Ils abandonnent ces immenses terres où la misère et la mort, plus que la vie, règnent en maître en ces temps troublés.
Du 9 août 1918 au 14 février 1920: 19 mois.
Ce sont 19 mois de combats, de souffrances physiques et morales, 19 mois où les marsouins et bigors ont tant donnés et souffert avec courage et discipline, 19 mois de gloire pour nos couleurs présentent sur ce front de Russie orientale, ce lointain théâtre d’opération de Sibérie bien oublié de la mère patrie.
Peu après, le vapeur largue les amarres et quitte Vladivostok et la Sibérie, emmenant avec lui le Bataillon Colonial de Sibérie. Sorti du port russe, le navire, aux membrures chargés de givre, met la barre au sud en direction de la Chine.
Fin du
“Bataillon Colonial de Sibérie”
Après quelques semaines de voyage, à l’aube du 4 mars 1920, le vapeur atteint le port chinois de Tientsin et où il se met à quai. Les éléments de ce qui reste du bataillons débarquent dans cette ville d’Extrême-Orient et se dirigent vers le cantonnement qui lui est désigné.
Aussitôt installés, les marsouins et bigors sont appelés et réunis dans la cour. Là, étonnés, ils apprennent que par décision administrative le bataillon est dissous le jour même.
Ainsi disparaît de l’ordre de bataille, le “Bataillon Colonial de Sibérie” dont les officiers, sous-officiers, marsouins, bigors, zouaves et tirailleurs tonkinois ont vaillamment remplies avec courage, abnégation et sans faiblir, toutes les missions qui lui ont été confiées et ont été remplies dans des conditions de guerre effroyable, de politiques extrêmement délicate et difficile, et dans des climats très rude pour tous, hommes et bêtes.
Le 5 mars 1920 au matin, les rescapés de la campagne de Sibérie de 1918 à 1920 sont réunis une dernière fois au centre du cantonnement. Pour eux, la guerre est bien finie.
Après un dernier appel, les anciens du “Bataillon Colonial de Sibérie” sont détachés de leurs unités respectives: 9° R.I.C., 3° Zouaves, 4° et 5° R.A.C., puis ils sont rattachés au 16° Régiment d’Infanterie Colonial.
Avec regret, les anciens du 9° Régiment d’Infanterie Colonial ne reverront pas la citadelle d’Hanoi. Mais ils sont toujours dans la famille coloniale restant dans le vaste empire de Chine.
D’après l’Historique du 9° R.I.C.-R.I.Ma. les pertes du “Bataillon Colonial de Sibérie” sont lourdes. Aux combats, il y a 5 tués, 5 disparus, 21 blessés dont 5 mourront de leurs blessures. Il faut ajouter 6 morts de maladie et 26 cas de gelure de pieds. En tout à 21 morts et 42 blessés.



ÉPILOGUE
Cette campagne de Sibérie, effectuée par le “Bataillon Colonial de Sibérie” de 1918 à 1920, clôt ainsi un des épisodes méconnus d’une des actions de l’armée française qui se sont déroulés à travers le monde, faisant suite à la Première Guerre mondiale de 1914-1918.
Ces prolongements de la guerre en Europe centrale et en Extrême Orient ont été les conséquences de la révolution russe de 1917 et du traité de paix de Brest-Litovsk de 1918, qui ont déséquilibrés les forces en faveur des Puissances Centrales.
Révolutions et traités de paix séparés dont les conséquences faillirent retourner le sort des armes contre les Alliés.
Mais c’était sans compter sur l’immense courage et l’incroyable héroïsme de nos valeureux Poilus qui n’ont jamais doutés de la Victoire.
source: http://www.witzgilles.com/page_guerre_orien_1918.htm

corps expéditionnaire (occidentale) en russie Moffat6big-eng

soldat américain près de Vologda. Russie, 17 Février, 1919
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MessageSujet: Re: corps expéditionnaire (occidentale) en russie   corps expéditionnaire (occidentale) en russie EmptyLun 13 Mar - 17:38

soldats canadiens du Corps expéditionnaire sibérien posent autour d'un canon de 18 livres
corps expéditionnaire (occidentale) en russie E-19680117-005_1


canadiens posant avec deux soldats cosaques
corps expéditionnaire (occidentale) en russie E-19680117-002
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